Mise à jour : janvier 2023

En milieu de soin, la transmission d’un agent infectieux d’un patient à un professionnel survient principalement par voie respiratoire (inhalation), par contact avec la peau ou les muqueuses, par inoculation (piqûre).

Ne sont traitées ici que les transmissions respiratoire et par contact : pour ce qui concerne les transmissions par inoculation, consulter la rubrique AES.

Les recommandations visant à prévenir les transmissions associent deux niveaux de précautions : les précautions « standard » à appliquer en toutes circonstances et quel que soit le statut infectieux du patient et les précautions « complémentaires » définies en fonction de l’agent infectieux (réservoirs, modes de transmission, résistance dans l’environnement) et des caractéristiques de l’infection (localisation et gravité).

 Transmission « respiratoire » et prévention

Transmission air et transmission gouttelettes

Une personne qui parle, tousse, crache ou éternue émet des sécrétions respiratoires dans l’air, sous forme de gouttelettes de différentes tailles. Les plus grosses (> 5 microns) sédimentent rapidement après l’émission. Les plus petites se déshydratent pour former des droplet nuclei qui vont rester en suspension dans l’air, sous forme d’un aérosol.

En cas d’infection respiratoire, ces sécrétions peuvent contenir des micro-organismes. Selon le micro-organisme, sa résistance dans le milieu extérieur, la transmission est possible :

  • soit par inhalation des droplet nuclei, qui peuvent être véhiculées dans l’air à distance de la personne source. Exemples : tuberculose pulmonaire, rougeole, varicelle,
  • soit par contact direct des muqueuses (ORL ou oculaire) avec les grosses gouttelettes, dans l’environnement proche de la personne source (maximum 2 m), souvent associé à une transmission par contact via les mains contaminées au contact de sécrétions ORL du patient ou d’une surface (table, jouets…) puis portées au visage (bouche, nez ou yeux). Exemples : méningocoque, virus respiratoire syncytial ou de la grippe,
  • certains micro-organismes peuvent être transmissibles à la fois par gouttelettes et aérosols en des proportions variables telles la rougeole ou la Covid-19.

Principales caractéristiques de la transmission « air » versus  transmission « gouttelettes ».

Tableau extrait des recommandations de la SF2H (mars 2013) : Prévention de la transmission croisée par voie respiratoire : air ou gouttelettes – Hygiènes – volume XXI – n° 1 – page 21.

 

Le risque infectieux dépend :

1) de la contagiosité du cas, qui elle-même dépend de l’agent infectieux, exprimée par le R0* (la rougeole est particulièrement contagieuse : RO = 18, alors que le RO de la grippe est à 2), de l’inoculum (densité de particules infectantes dans l’aérosol), de la viabilité des agents infectieux (une infection traitée devient très vite moins contagieuse),

2) de la distance entre la source et la personne exposée,

3) de la durée d’exposition. Habituellement on retient qu’une durée de 8 heures dans le même espace est nécessaire pour qu’un risque de transmission existe pour la tuberculose, par exemple, en dehors des contacts familiaux ou à l’hôpital,

4) de la circulation et des mouvements de l’air en cas de transmission par aérosols,

5) de l’immunité de la personne exposée (personne déjà immunisée naturellement ou par une vaccination ; immunodépression),

7) de la protection de la personne exposée, barrière mécanique (port de masque de protection) ou médicamenteuse (vaccination pré-exposition,  traitement post-exposition).

* Le taux de reproduction de base (RO) est le nombre moyen de cas secondaires générés par une personne durant la période où elle est infectieuse, symptomatique ou non.

Prévention

– L’hygiène respiratoire :

La notion d’hygiène respiratoire ou “cough etiquette” a été introduite dans les précautions standard, lors de leur révision en 2017,  pour toute personne qui tousse (patient, résident, soignant…) en milieu de soins.

  • Faire porter un masque à toute personne (patient, résident, visiteur, professionnel de santé, intervenant extérieur, aidant…) présentant des symptômes respiratoires de type toux ou expectoration.
  • Utiliser un mouchoir à usage unique pour couvrir le nez et la bouche lors de toux, éternuement et le jeter immédiatement après usage.
    En l’absence de mouchoir, tousser ou éternuer au niveau du coude ou en haut de la manche plutôt que dans les mains.
  • Réaliser une hygiène des mains (lavage ou SHA) après contact avec des sécrétions respiratoires ou des objets contaminés. Ne pas toucher les muqueuses (yeux, nez, bouche) avec des mains contaminées.
  • Mettre en place une information sur les mesures d’hygiène respiratoire à prendre et mettre à disposition le matériel nécessaire (masques, mouchoirs jetables…) dans les lieux stratégiques.

– Ces PS (précautions standard) seront complétées selon les germes en cause par des précautions complémentaires  “Air” ou “Gouttelettes”

 

Consulter le guide de la SF2H (société française d’hygiène hospitalière) – mars 2013 :
Prévention de la transmission croisée par voie respiratoire : air ou gouttelettes

 

– Le port du masque

 

Consulter la rubrique dédiée aux masques sur le site du GERES

 

Transmission « contact » et prévention

Ce mode de transmission comprend :

  • La transmission par contact direct de peau à peau ou avec les muqueuses. C’est ainsi que sont transmises les infections à streptocoques ou staphylocoques de type impétigo, très contagieuses, notamment chez les enfants.
    Sont également transmises par voie cutanée des infections à virus tel varicelle-zona, en plus de la voie aérienne. L’infection par Mpox est également transmise par contact. Des parasites sont également transmis par contact : poux, puce et gale par exemple.
  • La transmission par contact indirect via les mains est très importante, notamment dans les collectivités où sont réalisés des soins. Les agents infectieux peuvent être transmis d’un patient à un soignant puis à un autre patient par l’intermédiaire des mains : on parle de transmission manuportée.

Prévention

Souvent, l’application stricte des précautions standard suffit.

Il est néanmoins fortement recommandé d’y adjoindre des précautions complémentaires de type contact chez un patient porteur de micro-organismes émergents à haut potentiel de transmission croisée dont les modèles sont les entérocoques résistants aux glycopeptides (ERG), Clostridium difficile, les entérobactéries productrices d’une bêtalactamase à spectre étendu (EBLSE)…

Consulter le guide la SF2H (société française d’hygiène hospitalière) : Prévention de la transmission croisée : Précautions complémentaires contact – avril 2009

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