Mise à jour : octobre 2024

Géneralités

La coqueluche est une maladie infectieuse respiratoire causée par la bactérie Bordetella pertussis et, dans une moindre mesure, Bordetella parapertussis. Hautement contagieuse, elle peut causer de graves complications, surtout chez les nourrissons trop jeunes pour être protégés par leur propre vaccination.

Epidemiologie

En population générale

La coqueluche est présente dans tous les pays, avec des pics d’incidence périodiques qui surviennent tous les 3 à 5 ans. Au niveau mondial, selon Santé publique France, il y aurait chaque année 40 millions de cas et 300 000 décès [1]. Les nourrissons de moins de 6 mois, qui ne sont pas complètement immunisés, sont les plus à risque de complications graves, voire de décès ainsi que les personnes fragiles non vaccinées (femmes enceintes, personnes immunodéprimées, sujets âgés). Les adolescents et les adultes peuvent également contracter la maladie, souvent sous une forme atténuée ; ils représentent alors une source importante de transmission.

Ainsi, en France, depuis le début de l’année 2024, une forte hausse du nombre de cas de coqueluche a été observée avec un âge médian d’infection à 18 ans ainsi qu’une hausse des décès liés à cette infection, majoritairement chez des nourrissons de moins de 2 mois.

En milieu professionnel

La coqueluche n’est pas une maladie à déclaration obligatoire. Il n’existe pas de données françaises d’incidence de la maladie chez les professionnels. Toutefois, la survenue de cas groupés doit être signalée par les professionnels de santé à l’agence régionale de santé (ARS)[2]

Ainsi, entre 2008 et 2010, 89 épisodes de coqueluche ont été notifiés par des établissements de santé. Parmi ceux-ci, 55 (62 %) concernaient exclusivement des personnels de santé [3]  . La source de contamination était rapportée comme étant le soignant dans 56% des cas.

Modes de transmission

La coqueluche se transmet principalement par l’intermédiaire de gouttelettes provenant des voies aériennes supérieures, générées par la toux, les éternuements ou la parole d’un sujet infecté.

Une personne infectée peut transmettre la maladie dès les premiers signes de l’infection (pendant la phase catarrhale), bien avant que la toux caractéristique ne se développe, ce qui complique le contrôle de l’épidémie.

C’est durant les deux premières semaines suivant l’apparition des symptômes que les individus sont les plus contagieux. Sans traitement, la contagiosité peut persister pendant trois semaines ou plus. Cependant, après cinq jours de traitement antibiotique approprié, une personne est généralement considérée comme non contagieuse.

Clinique

La coqueluche typique est caractérisée par trois phases cliniques [4]

  1. Phase catarrhale (1-2 semaines) : à cette phase, des symptômes non spécifiques tels qu’une rhinorrhée et une faible toux peuvent se manifester ne conduisant à évoquer qu’un simple rhume. C’est durant cette phase que la maladie est la plus contagieuse car elle n’est souvent pas identifiée.
  2. Phase paroxystique (2-6 semaines) : la toux devient plus intense et se manifeste par des quintes paroxystiques. Ces quintes sont caractérisées par des accès de toux suivis d’une inspiration bruyante en « chant du coq » (d’où le nom « coqueluche »). Les quintes peuvent être si violentes qu’elles provoquent des vomissements, une cyanose, ou des apnées, particulièrement chez les nourrissons.
  3. Phase de convalescence (2-3 semaines ou plus) : la toux paroxystique diminue progressivement en fréquence et en intensité. Toutefois, des rechutes de toux peuvent survenir pendant plusieurs mois.

Chez les nourrissons, la coqueluche peut se manifester principalement par des apnées, sans la toux caractéristique, ce qui rend le diagnostic plus difficile. Les complications les plus graves incluent la pneumonie, les convulsions, l’encéphalopathie et le décès.

Chez l’adulte, la maladie se présente souvent sous une forme « atypique : les symptômes sont généralement plus modérés se réduisant souvent à une toux plus ou moins quinteuse mais généralement prolongée, au-delà de 7 jours. Le diagnostic peut donc être tardif et conduire à une contagiosité prolongée.

Chez les personnes âgées de 65 ans et plus, le risque de forme grave est plus élevé que dans la population adulte.

Prévention

Prévention primaire

L’objectif des actions de prévention n’est pas l’élimination de la maladie mais son contrôle. Elles visent en premier lieu à réduire le risque de coqueluche grave chez les nourrissons trop jeunes pour être protégés par leur propre vaccination.

  • La vaccination  :

La vaccination contre la coqueluche est fortement recommandée pour les professionnels de santé : voir rubrique Vaccinations/ Coqueluche sur le site du GERES : https://www.geres.org/vaccination-contre-la-coqueluche/

Chez la femme enceinte, la HAS recommande la vaccination contre la coqueluche entre 20 et 36 semaines d’aménorrhée quel que soit leur statut vaccinal [5]; la vaccination est également recommandée pour son entourage proche :
https://www.has-sante.fr/jcms/p_3084228/fr/recommandation-vaccinale-contre-la-coqueluche-chez-la-femme-enceinte

Chez les enfants, la primo-vaccination est obligatoire et incluse dans le calendrier vaccinal à l’âge de 2, 4, et 11 mois, avec des rappels à l’âge de 6 ans, entre 11 et 13 ans

A l’âge adulte, le calendrier vaccinal prévoit que les rappels contre la coqueluche aient lieu à 25, 45 et 65 ans puis tous les 10 ans, au-delà de 65 ans, en même temps que ceux contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite [6]

En raison d’une recrudescence des infections en France en 2024, des rappels vaccinaux plus précoces sont actuellement préconisés . Voir rubrique :  Vaccinations / Coqueluche sur le site du GERES : https://www.geres.org/vaccination-contre-la-coqueluche

  • En complément des précautions standard, des « précautions complémentaires gouttelettes » sont applicables et décrites :

sur le site de la SF2H : https://sf2h.net/publications/prevention-de-transmission-croisee-voie-respiratoire-air-goutelettes

ainsi que sur le site de l’INRS : https://www.inrs.fr/dms/inrs/CataloguePapier/ED/TI-ED-6361/ed6361.pdf

Prévention secondaire

Traitement

Le traitement de la coqueluche repose principalement sur l’administration d’antibiotiques, en particulier les macrolides. Le traitement antibiotique peut réduire la durée de la contagiosité et prévenir les complications graves, mais n’a pas d’effet majeur sur la toux une fois qu’elle est installée.
En plus du traitement antibiotique, la prise en charge symptomatique est essentielle, en particulier pour les nourrissons hospitalisés, qui peuvent nécessiter des soins intensifs pour gérer les apnées et la déshydratation.

Bibliographie

1 – Dossier thématique Coqueluche. Santé Publique France, 2023.
https://www.santepubliquefrance.fr/maladies-et-traumatismes/maladies-et-infections-respiratoires/coqueluche/la-maladie/#tabs

2 – Coqueluche. Ministère du travail de la santé et des solidarités, 2022. https://sante.gouv.fr/soins-et-maladies/maladies/maladies-de-l-enfant/coqueluche

3 – Fiche EFICATT – Coqueluche – Données épidémiologiques. INRS,2023 .https://www.inrs.fr/publications/bdd/eficatt/fiche.htmlrefINRS=EFICATT_Coqueluche&section=donneesEpidemiologiques

4 – Vaccination des femmes enceintes contre la coqueluche Questions – Réponses pour les professionnels de santé. Ministère de la santé et de la prévention, 2022. https://sante.gouv.fr/IMG/pdf/qr_professionnels_coqueluche_28062022.pdf

5 – Coqueluche – Normes de surveillance des maladies évitables par la vaccination. OMS, 2018.
https://www.who.int/docs/default-source/immunization/vpd_surveillance/vpd-surveillance-standards-publication/coqueluche-%28derni%C3%A8re-mise-%C3%A0-jour-le-5-septembre-2018%29.pdf

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