Edité : janvier 2017

En priorité :

  • Limiter les gestes invasifs
  • Éviter l’utilisation d’aiguilles lorsque des alternatives existent (systèmes clos d’accès veineux sur tubulures avec sites d’injection ou de prélèvement, agrafes pour la fermeture de plans pariétaux…).
  • Éviter la désadaptation d’aiguilles :
    • privilégier l’usage unique autorisant l’élimination du dispositif sans désadaptation de l’aiguille après utilisation (dispositif de prélèvement, d’injection…).
    • à défaut, utilisation de dispositifs réutilisables (corps de pompe par exemple) permettant une libération de l’aiguille au dessus d’un collecteur, par simple pression sur un bouton (tout matériel réutilisable doit être nettoyé et désinfecté entre deux patients).
  • Éviter, si des alternatives satisfaisantes existent (voir infra « les matériels de sécurité »), les matériels nécessitant l’ajout d’un élément extérieur pour l’apport de sécurité, ce qui engendre une contrainte de gestion de deux matériels.

Les matériels de sécurité

Ce sont des dispositifs invasifs avec système intégré de recouvrement de la partie vulnérante du dispositif (aiguille ou lame) après usage. Il s’agit pour la plupart de dispositifs médicaux (DM).
Matériels développés pour limiter le risque de piqûre, de plus en plus utilisés et constamment améliorés sur la base d’études montrant leur efficacité et de textes réglementaires.

La France a ainsi transposé la directive européenne « AES » du 10 mai 2010, dont l’objet est la mise à disposition de matériels sécurisés et le renforcement de la prévention, en adoptant le décret n° 2013-607 du 9 juillet 2013 et l’arrêté du 10 juillet 2013, relatifs à la prévention des risques biologiques auxquels sont soumis certains travailleurs susceptibles d’être en contact avec des objets perforants.

Le champ de la normalisation et de la réglementation spécifiques à ces matériels est cependant peu développé, incitant le GERES à proposer des critères de sécurité et des règles d’utilisation cohérents.

Les matériels de sécurité peuvent être divisés en deux grandes classes :

Les matériels passifs ou automatiquesLes matériels actifs
-ne nécessitent de la part de l’utilisateur aucun geste spécifique d’activation de la sécurité, ni aucun changement des pratiques.
- permettent une activation précoce de la sécurité
- demandent une intervention de l’utilisateur pour en activer la sécurité.
- 3 sous-classes :
les matériels à mécanisme semi-automatique d’activation de la sécurité, déclenché par l’utilisateur;
les matériels à manchon basculant sur l’aiguille, à activation entièrement manuelle, généralement activés à une main ;
les matériels à étui coulissant sur l’aiguille, à activation entièrement manuelle, généralement activés à deux mains.

Une étude GERES conduite en 2006 avec le soutien de l’AFSSAPS (Tosini W. ICHE 2010 ;31 :402) a montré un gradient d’efficacité croissant dans la prévention des piqûres: matériels à étui coulissant < matériels à manchon basculant < matériels semi-automatiques < matériels passifs. Les matériels passifs apparaissaient les plus efficaces pour prévenir les piqûres accidentelles. Leur éventuel surcoût pourrait être compensé par une diminution des AES et par un moindre besoin de formation des soignants à leur utilisation.

De façon générale, il faut privilégier les matériels :

  • dont l’activation est irréversible
  • offrant une mise en sécurité automatique, sans intervention de l’utilisateur ou déclenchée unimanuellement avec la procédure la moins contraignante possible, dans la continuité du geste et permettant une mise en sécurité la plus précoce possible après le geste, idéalement lorsque l’aiguille est encore sous la peau.
  • autorisant à défaut une mise en sécurité unimanuelle par l’utilisateur, avec la procédure la moins contraignante possible, et munis d’un indicateur de verrouillage de la sécurite,́ sonore ou visuel

Les gestes en intravasculaires direct (IV, IA) sont à sécuriser en priorité (les piqûres profondes avec une aiguille creuse ayant servi à un abord vasculaire ou contenant du sang sont les plus à risque, elles sont majoritairement en cause dans les contaminations professionnelles chez les soignants)

Les emballages à objets piquants, coupants, tranchants (OPCT)

Ces emballages (boîtes et minicollecteurs, fûts et jerricans en plastiques) doivent permettre d’éliminer les matériels perforants après utilisation.

L’arrêté du 24 novembre 2003 modifié par l’arrêté du 27 juin 2016 rend obligatoires pour ces emballages les normes ISO 23907 et NF X 30-511.

 

Règles d’utilisation (boîtes) : Remarques :
- Choisir / utiliser un emballage à OPCT adapté (volume, orifice d’introduction…) aux matériels à éliminer
- A portée de main (50 cm) pour une élimination immédiate des OPCT (les matériels protégés mis en sécurité peuvent autoriser une dépose transitoire sur plateau ou sur chariot avant élimination)
- Ne jamais forcer lors de l’introduction des déchets
- Toujours vérifier la stabilité pour garantir une utilisation unimanuelle : fixation sur support recommandée pour l’élimination et impérative si désadaptation avec les encoches du collecteur ;
- Système de fermeture définitive à activer dès que la limite de remplissage est atteinte ;
- Respecter les instructions de montage si emballage en 2 parties.

- Les collecteurs/boîtes de moyenne ou grande capacité sont plus adaptés à la pratique hospitalière (ne pas multiplier les types de collecteurs à disposition dans les services). Les petits collecteurs et notamment les boîtes à aiguilles, appréciés en ambulatoire du fait de leur faible encombrement, exposent à un risque de piqûre de la main mineure de l’opérateur, proche de l’orifice d’introduction des aiguilles (maintien du collecteur, activation du mécanisme de désadaptation de l’aiguille).
- Pour s’assurer de la conformité d’un modèle de collecteur, il convient de demander au fournisseur le certificat de conformité délivré pour ce modèle.

Vous connecter avec vos identifiants

Vous avez oublié vos informations ?