Mise à jour : octobre 2024

Le traitement post exposition (TPE) après AES est un traitement visant à prévenir la contamination par le VIH. Il permet de diminuer les risques de contamination mais son efficacité n’est pas de 100% . Il est d’autant plus efficace qu’il est institué précocement. L’indication et le type de traitement sont déterminés au cas par cas, en fonction de l’évaluation du risque.

Le groupe d’experts (ANRS, HAS) recommande :

  •  de documenter autant que possible le statut sérologique VIH, VHC et VHB de la personne source ;
  •  d’instaurer le TPE le plus rapidement possible,idéalement dans les 4 h. Il est inutile de prescrire un TPE au-delà de 48 h après l’AES ;
  •  de prescrire préférentiellement une association d’ARV comportant ténofovir-disoproxil (TDF), lamivudine (3TC) ou emtricitabine (FTC) (200 mg) et doravirine (DOR) (100 mg) pour une durée de TPE de 30 jours. Dans l’attente de la validation de l’indication du TPE par un service référent, un kit d’Urgence comportant 3 à 5 jours de traitement doit pouvoir être remis à la victime, 24h sur 24 et 7 jours sur 7, par les structures habilitées à prescrire des antirétroviraux ;
  •  de ne pas  prescrire de TPE quand la personne source a un traitement antirétroviral depuis plus de 6 mois et une dernière charge virale indétectable (< 50 copies dans les 6 derniers mois) ;
  •  de vacciner contre le VHB les personnes exposées et non immunisées.

Actuellement, les traitements post exposition peuvent être prescrits en milieu hospitalier, en Centre Gratuit d’Information, de Dépistage et de Diagnostic (CeGIDD) ou en Centre de Santé Sexuelle d’Approche Communautaire (CSSAC). En dehors des heures d’ouvertures des services concernés, les structures d’urgence sont habilitées à prescrire et délivrer le TPE

Indications de TPE après exposition au sang (hors partage de matériel d’injection) ou liquide biologique

(extrait des recommandations de bonnes pratiques de l’HAS : traitement post exposition au VIH du 25/07/2024)

Risque et nature de l'exposition *Personne source vivant avec le VIH avec CV détectable ≥ 50 copies/mLPersonne source vivant avec le VIH traitée depuis > 6 mois avec CV < 50 copies/mL Personne source de statut VIH impossible à déterminer
Piqûre profonde, aiguille creuse et intra-vasculaire
TPE recommandé TPE non recommandé TPE à discuter si facteurs de risques épidémiologiques
Coupure avec bistouri, piqûre avec aiguille IM ou SC, piqûre avec aiguille pleine, exposition cutanéo-muqueuse avec temps de contact > à 15 minutes TPE recommandé TPE non recommandé TPE non recommandé
Piqûres avec seringues abandonnées, crachats, morsures ou griffures

TPE non recommandé

* Des soins locaux doivent être réalisés : si blessureou piqûre, lavage à l eau et au savon puis antsepsie (hypochlorite de sodium ou povidone iodée ); en cas de projection muqueuse, rinçage au sérum physiologique

Hépatite B

Dans le cadre d’un accident d’exposition professionnel, il n’y a le plus souvent aucune prophylaxie nécessaire, quel que soit le statut du patient source, car la plupart des personnels de santé sont vaccinés contre le VHB et sont répondeurs à la vaccination (Ac anti-HBs ≥ 10 mUI/ et antécédents de vaccination complète ou > 100 mUI/ml au moins une fois dans les antécédents) : voir arrêté du 2 aout 2013.

Une sérovaccination complète doit en revanche être proposée aux non-vaccinés, ou une injection d’immunoglobulines aux personnes non répondeuses à la vaccination (Ac anti-HBs < 10 mUI/ml), lorsque le patient source est porteur du VHB (Ag HBs+).

L’administration d’immunoglobulines, n’est cependant pas nécessaire si la personne source ne présente pas de virémie VHB positive (ADN plasmatique indétectable).

Hépatite C

En cas d’exposition professionnelle possible au VHC  (patient source infecté par le VHC et virémique, ou patient source de sérologie inconnue), aucun traitement préventif anti-VHC n’est recommandé en post-exposition, aucune étude n’ayant évalué son efficacité.

 

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