Mise à jour : novembre 2024
Rappel sur la tuberculose
La tuberculose est provoquée par une mycobactérie du complexe tuberculosis principalement Mycobacterium tuberculosis (ou bacille de Koch ou BK), beaucoup plus rarement en France par les autres mycobactéries du complexe tuberculosis : Mycobacterium africanum et Mycobacterium bovis.
Seules les formes respiratoires (pulmonaire, bronchique, laryngée) de tuberculose maladie (TM) sont contagieuses : le bacille de Koch se transmet par inhalation d’aérosols de particules infectieuses véhiculées par les sécrétions émises par une personne atteinte de tuberculose contagieuse notamment en toussant, crachant ou en éternuant.
Les formes les plus contagieuses sont celles où des bacilles tuberculeux sont retrouvés dans l’expectoration lors d’un examen microscopique direct.
La transmission nécessite habituellement des contacts prolongés en milieu confiné – par exemple vivre dans le même logement que la personne contagieuse- et dépend du degré de contagiosité ainsi que de la proximité et de la durée du contact avec le cas source.
Épidémiologie
En 2020, 4 606 cas de tuberculose maladie ont été déclarés (6,8 cas/100 000 habitants), soit une baisse significative de 10,4% par rapport à 2019 (p<0,01). La baisse du taux de déclaration, plus faible mais toujours significative, s’est poursuivie en 2021 (6,4 cas/100 000 habitants, n=4 306) et 2022 (6,2 cas/100 000 habitants, n=4 217) en partie due aux mesures d’isolement « Covid » en 2020 et 2021). Les données provisoires de 2023 montrent une augmentation des cas avec 4 728 cas déclarés possiblement due au rattrapage des cas diagnostiqués.
Entre 2018 et 2022, le nombre de cas pédiatriques, des cas graves (total et pédiatriques), des cas multirésistants (MDR – MultiDrug-Resistant) et des décès chez les patients atteints de tuberculose est stable ou en baisse.
Ainsi la France, où la morbidité et la mortalité dues à la tuberculose ont considérablement diminué, est considérée comme un pays de faible endémie (moins de 10 cas de tuberculose pour 100 000 habitants), mais il existe d’importantes variations selon les régions et selon les populations. Le taux de déclaration en 2022 est d’environ 5 cas pour 100 000 habitants, excepté dans trois régions rapportant des taux élevés : Guyane (18,9 cas/100 000), Mayotte (13,2 cas/100 000) et Île-de-France (11,8 cas/100 000).
La distribution hétérogène de la maladie est également observée dans certains groupes de la population. L’incidence chez les personnes nées hors de France (31/100.000) est environ 10 fois supérieure à celle des personnes nées en France. La tuberculose affecte plus particulièrement les populations les plus pauvres : personnes sans domicile chez qui l’incidence (autour de 61/100.000) dépasse de très loin celle des autres groupes ; personnes incarcérées (42/100.000) cumulant souvent de nombreux facteurs de vulnérabilité.
Histoire naturelle de la maladie
Infection tuberculeuse :
On parle d’infection tuberculeuse latente (ITL), lorsqu’une personne est infectée par M. tuberculosis mais que celui-ci ne se multiplie pas : elle n’a pas de symptômes, pas de forme active de la tuberculose maladie (TM) et n’est pas contagieuse.
L’ITL a pour conséquence une réaction au test cutané à la tuberculine (IDR) ou un résultat positif au test de libération de l’interféron gamma (IGRA).
Dans de rares cas, une infection tuberculeuse récente (anciennement nommée « primo-infection ») peut être symptomatique (fièvre, érythème noueux…).
Tuberculose maladie :
Lorsque la multiplication du BK dans les poumons ou un autre site provoque des lésions, la personne est en général symptomatique et le bacille peut être isolé dans les prélèvements (expectoration, tubage, ponction…).
Les symptômes évocateurs d’une tuberculose respiratoire sont une toux évoluant depuis plus de 3 semaines, notamment dans un contexte de contage, un état fébrile aigu ou plus souvent sub-fébrile avec sueurs nocturnes, asthénie et amaigrissement. Les hémoptysies et les douleurs thoraciques sont peu fréquentes, en particulier au début de la maladie. La dyspnée est exceptionnelle.
Bibliographie
1- Haut Conseil de la santé publique. Avis relatif à la détermination d’un seuil pratique pour définir un pays de haute endémicité tuberculeuse. Paris: HCSP; 2018. 14 p. https://www.hcsp.fr/explore.cgi/avisrapportsdomaine?clefr=668
2- Guthmann JP, Viriot D. L’épidémiologie de la tuberculose en France à l’ère de la pandémie de Covid-19. Bull Épidémiol Hebd. 2024;(6-7):108-15. http://beh.santepubliquefrance.fr/beh/2024/6-7/2024_6-7_1.html
3- Santé Publique France : Epidémiologie de la Tuberculose en France : https://www.santepubliquefrance.fr/maladies-et-traumatismes/maladies-et-infections-respiratoires/tuberculose/donnees/#tabs