Mise à jour : novembre 2024

La vaccination est la pierre angulaire de la prévention de la coqueluche.

1- Recommandation vaccinale chez les professionnels de santé

En milieu professionnel, les recommandations vaccinales actuelles pour les professionnels prévoient que soient vaccinés contre la coqueluche  [1] :

  • les professionnels soignants dans leur ensemble, y compris dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD). Les personnes travaillant en contact étroit avec les nourrissons âgés de moins de 6 mois (maternité, service de néonatologie, service de pédiatrie) doivent être vaccinées en priorité,
  • les étudiants des filières médicales et paramédicales,
  • les professionnels de la petite enfance dont les assistants maternels,
  • les personnes effectuant régulièrement du baby-sitting.

On distingue deux situations :

  • les personnes non antérieurement vaccinées contre la coqueluche ou n’ayant pas reçu de vaccin coquelucheux depuis l’âge de 18 ans et dont le dernier rappel date de plus de cinq ans. Ces personnes recevront une dose de vaccin combiné comprenant la valence coqueluche (dTcaP) en respectant un délai minimal d’un mois par rapport au dernier vaccin dTP. Le recalage sur le calendrier en cours se
    fera suivant les recommandations inscrites dans le calendrier vaccinal, [2]
  • les personnes ayant déjà reçu une dose de vaccin coquelucheux à l’âge adulte. Pour elles, le recalage sur le calendrier en cours se fera suivant les recommandations inscrites dans le calendrier vaccinal.[2]

Pour l’ensemble de ces personnes, les rappels administrés aux âges de 25, 45, 65 ans comporteront systématiquement la valence coqueluche (vaccin dTcaPolio) ; l’immunité coquelucheuse après maladie naturelle est de l’ordre d’une dizaine d’années. Il n’y a pas lieu de revacciner les personnes éligibles à la vaccination moins de 10 ans après une coqueluche documentée. En revanche, une injection de rappel est recommandée aux personnes éligibles ayant contracté la maladie plus de 10 ans auparavant.

En outre, pour les professionnelles, comme pour toutes les femmes enceintes, leur vaccination est recommandée entre 20 et 36 semaines d’aménorrhée quel que soit leur statut vaccinal pour la protection de l’enfant à naître. [3]

Dans le contexte d’urgence sanitaire lié à la résurgence de la coqueluche en France en 2024, la HAS recommande l’administration d’une dose de rappel avec un vaccin dTcaP (Boostrixtetra ® ou Repevax ®) lorsque la dernière injection date de plus de 5 ans [4]   :

  • pour tous les professionnels travaillant au contact des nouveau-nés et nourrissons de moins de 6 mois,
  • pour l’entourage proche (quel que soit son âge) du nouveau-né/nourrisson si la vaccination anticoquelucheuse antérieure date de plus de 5 ans (contre un délai de 10 ans actuellement),
  • pour les professionnels qui ne sont pas au contact des enfants de moins de 6 mois et qui souhaitent adopter une démarche volontaire de rappel si leur dernière injection date de plus de 5 ans.

Le calendrier vaccinal (applicable en dehors de ce contexte particulier) n’est pas modifié.

2Enjeu de la vaccination anticoquelucheuse pour les professionnels de santé

La contagiosité

La coqueluche est une infection bactérienne très contagieuse de l’arbre respiratoire d’évolution longue. La gravité de la maladie est liée à ses complications pulmonaires et neurologiques, pouvant conduire à des complications graves voire au décès. Les personnes à risque sont les nourrissons non protégés par la vaccination, les personnes souffrant de pathologies respiratoires chroniques (asthme, broncho-pneumopathies chroniques obstructives, etc.) et les personnes immunodéprimées. [5]

Une personne infectée peut transmettre la maladie dès les premiers signes de l’infection (pendant la phase catarrhale), bien avant que la toux caractéristique ne se développe, ce qui complique le contrôle de l’épidémie.

La vaccination des personnes ayant un contact étroit avec des nourrissons ou des personnes fragiles permet de protéger indirectement les nouveau-nés qui ne sont pas encore complètement vaccinés et les personnes pouvant développer de graves complications.

Cette stratégie dite du « cocooning » vise principalement les parents et les professionnels de santé.

La transmission

La transmission de la coqueluche est aérienne et s’effectue par contact avec un sujet malade qui tousse. La maladie se transmet d’autant plus que l’exposition est répétée dans un espace limité et clos. La contagiosité est maximale au début de la maladie, pendant la phase catarrhale, puis diminue avec le temps.

Sans traitement, la contagiosité peut persister pendant trois semaines ou plus. Cependant, après cinq jours de traitement antibiotique approprié (voire trois jours selon la molécule employée), une personne est généralement considérée comme non contagieuse

Bénéfice individuel et collectif

Dans le cadre professionnel comme dans le cadre privé, les professionnels de santé peuvent être amenés à côtoyer des personnes à risque dont des nourrissons. Ces derniers, bien qu’il existe un passage placentaire des anticorps anticoquelucheux naturels, ne disposent pas d’anticorps. La plupart des nourrissons ne sont donc pas protégés contre la maladie clinique pendant les premiers mois de vie, à moins que leur mère ait été vaccinée pendant la grossesse.

Or, la durée de protection après la maladie naturelle serait de douze à quinze ans. Tandis que l’immunité conférée par le vaccin serait de l’ordre de 10 ans.

Pour disposer d’une vaccination efficace il est donc nécessaire de réaliser les rappels conformément aux recommandations.

3Les vaccins disponibles

Il existe deux types de vaccins contre la coqueluche :

  • les vaccins à germes entiers, qui ne sont plus disponible en France depuis 2006 (utilisés principalement dans les pays à faibles ressources),
  • les vaccins acellulaires (utilisés dans les pays développés), qui sont mieux tolérés mais dont la protection diminue avec le temps. De fait, pour maintenir l’immunité, des rappels sont nécessaires.

Le vaccin anticoquelucheux est généralement administré en combinaison avec les vaccins contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite (Vaccins DTCaP ou dTcaP selon la teneur en antigènes) ; d’autres combinaisons associant au total cinq ou six valences sont également disponibles.

Les vaccins destinés aux adultes, y compris les femmes enceintes, sont : Repevax® (RCP) et Boostrixtetra® (RCP).

Contre-indications

Les principales contre indications des différents vaccins sont similaires.

Ils sont contre indiqués chez les personnes ayant présenté :

  • une réaction d’hypersensibilité connue à l’un des antigènes vaccinaux contenus dans les vaccins combinés ;
  • une réaction d’hypersensibilité connue à l’un des composants du vaccin ou à des résidus du processus de fabrication ;
  • une encéphalopathie d’étiologie inconnue, qui serait survenue dans les sept jours suivant une vaccination antérieure par un vaccin contenant la valence coquelucheuse.

N. B. : comme avec les autres vaccins, l’administration doit être différée chez les personnes souffrant d’une maladie fébrile aiguë sévère.

 

Effets indésirables

Les effets indésirables identifiés sont communs à tous les vaccins injectables  [6]:

Type d’effet Fréquence
Réaction au site d’injection :

douleur, rougeur, gonflement

Très fréquent

>10 cas sur 100 vaccinés

Effets généraux comme de la fièvre, des douleurs musculaires ou articulaires

Fréquent

1 à 10 cas sur 100 vaccinés

Réaction allergique

Très rares

1 cas sur 450 000 vaccinés

 

4. Couverture vaccinale chez les personnels de santé

La couverture vaccinale des professionnels de santé en établissements de santé en France en 2019 est estimée à 54 % pour la coqueluche. Cette couverture varie en fonction de la profession (les médecins ayant un plus fort taux de vaccination que les infirmiers et les aides-soignants) et en fonction du type de service (les personnels des services de gynécologie-obstétrique et ceux de pédiatrie sont mieux vaccinés que ceux de médecine et de chirurgie). [7]

5. Bibliographie

[1]  Actualisation des recommandations et obligations vaccinales des professionnels. Volet 2/2 : coqueluche, grippe saisonnière, hépatite A, rougeole, oreillons, rubéole, varicelle. Recommandation vaccinale. HAS, 2023. https://www.has-sante.fr/jcms/p_3456359/fr/actualisation-des recommandations-et-obligations-vaccinales-des-professionnels coqueluche-grippe-saisonniere-hepatite-a-rougeole-oreillons rubeole-varicelle

[2]  Calendrier des vaccinations 2024. Ministère du travail, de la santé et des solidarités, 2024. https://sante.gouv.fr/prevention-en-sante/preserver-sa-sante/vaccination/calendrier-vaccinal

[3]  Vaccination des femmes enceintes contre la coqueluche Questions – Réponses pour les professionnels de santé. Ministère de la santé et de la prévention, 2022. https://sante.gouv.fr/IMG/pdf/qr_professionnels_coqueluche_28062022.pdf

[4]   Stratégie de vaccination contre la coqueluche dans le contexte épidémique de 2024. Rappel vaccinal des professionnels au contact des personnes à risque de forme grave. HAS, 2024. https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2024-07/recommandation_strategie_de_vaccination_contre_la_coqueluche_dans_le_contexte_epidemique_de_2024_-_r_2024-07-18_14-11-55_706.pdf

[4]  Avis du 20 février 2014 relatif à la stratégie vaccinale contre la coqueluche chez l’adulte dans le cadre du cocooning et dans le cadre professionnel. HCSP, 2014. https://www.hcsp.fr/Explore.cgi/avisrapportsdomaine?clefr=410

[5]  Instruction N° DGS/RI1/2014/310 du 7 novembre 2014 relative à la conduite à tenir autour d’un ou plusieurs cas de coqueluche. https://sante.gouv.fr/IMG/pdf/14_310t0.pdf

[7]   Vaux S, Fonteneau L, Péfau M, Venier AG, Gautier A, Altrach SS, Parneix P, Levy-Bruhl D. Vaccination against influenza, measles, pertussis and varicella in workers in healthcare facilities in France: A national cross-sectional study in 2019. Vaccine. 2023;41(3):812-820. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/36528442/#:~:text=We%20conducted%20a%20national%20randomised

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